Le mail de l'IPR

Voici un extrait de ce qu'a lu Bruno Duvic ce matin à 8h30 sur l'antenne de France Inter :

Libération publie ce matin l'extrait d'une lettre. C'est une femme qui l'a écrite. Elle est inspectrice pédagogique régionale. Elle s'adresse à une autre femme, enseignante à Limoges et qui s'étonnait de ne pas avoir été informée qu'un poste de prof d'histoire en khâgne était à pourvoir.

"Chère collègue, ce n'est pas un oubli de ma part. Ce poste demande une énorme charge de travail, très peu compatible avec le métier de mère de famille. Je ne l'ai donc signalé qu'à des collègues hommes ou des collègues "femmes" sans enfant".

Fichtre !

M'enfin ? ... Je suis choquée.

Le métier de mère de famille  ???? Que je sache, je ne suis pas rémunérée pour être mère de famille ! Etre mère est un état de fait, certainement pas un métier !

Ainsi, si je comprends bien, une mère de famille ne se voit pas proposer certains postes sous prétexte qu'elle est ... mère de famille ... J'en déduis : elle n'a pas le temps, elle a cette charge qui est d'éduquer ses enfants, sinon ils seront en échec scolaire ou délinquants. Qu'elle travaille, soit, mais point trop. Et, c'est bien connu, les postes de responsabilité sont chronophages. Et les femmes avec enfant n'en ont pas, de temps, car elles doivent le consacrer à leur progéniture ; sans compter les jours d'arrêt pour enfants malade (et tous les microbes qui vivent dans une maison qui contient des marmots) ... Et nous voilà devant des discours bien souvent entendus et qui expliquent le recours à des lois pour instaurer la parité homme femmes sur moult instances. Par delà les mots, on peut percevoir toute la culpabilité que fait peser la société sur les femmes qui travaillent en ayant des enfants.

Ce mail est discriminant pour les femmes ayant eu l'imprudence d'avoir des enfants. Qu'il émane d'une femme et de  l'éducation nationale laisse perplexe. En état de choc. (Même si le rectorat communique sur l'idée de maladresse.)

Sur le chemin de l'égalité, nous ne sommes pas arrivées !

Le Sgen-Cfdt Limousin ne peut que s'indigner devant de tels propos.